Le Gouvernement wallon envisage de réduire le droit d'enregistrement à 3 % dès le 1er janvier 2025. Cette mesure soulève une question importante pour les acheteurs potentiels : faut-il attendre cette date pour acquérir un bien immobilier ? Examinons cette réforme de plus près et les différents éléments à prendre en compte avant de prendre une décision.

Qu’est-ce que le droit d’enregistrement ?

Le droit d’enregistrement est une taxe que les acheteurs doivent verser à la région wallonne lors de l’achat d’un bien immobilier. Actuellement, ce taux est de :

  • 12,5 % de la valeur du bien lorsque le revenu cadastral (RC) dépasse 745 €.
  • 6 % pour les habitations dites modestes, avec un RC inférieur à 745 €.
  • 5 % pour certaines personnes qui achètent un bien via la Société wallonne du crédit social (SWCS).

À partir du 1er janvier 2025, ce droit sera uniformément réduit à 3 %, indépendamment du type de bien acheté. Par exemple, si vous achetez une maison d’une valeur de 200 000 €, vous paierez actuellement 20 000 € en droits d’enregistrement, alors qu’après le 1er janvier, cette somme ne sera plus que de 6 000 €.

Qui est concerné ?

Cette réduction s’appliquera à tous les acheteurs, qu’ils soient en train d’acquérir leur premier bien ou non. Cependant, pour bénéficier de ce taux réduit, les propriétaires doivent vendre leur précédente habitation dans les trois ans suivant leur achat.

Une réforme avantageuse pour tous ?

À première vue, cette réduction semble bénéfique pour tous. Toutefois, il est important de noter que la réforme entraînera également la fin de certaines aides. Le 1er janvier 2025 marquera en effet la disparition de l’abattement fiscal et du chèque habitat, deux mesures qui soutiennent particulièrement les ménages à revenus modestes.

Certaines personnes risquent donc de perdre ces aides en attendant 2025, et cela pourrait contrebalancer l’avantage financier de la baisse du droit d’enregistrement.

Comparons deux scénarios

Prenons l’exemple de Marie, une mère isolée de deux enfants avec des revenus modestes. Elle souhaite acheter un appartement d’une valeur de 140 000 €. Si Marie attend 2025 pour bénéficier du nouveau taux d’enregistrement, elle perdra l’abattement fiscal et le chèque habitat, ce qui pourrait lui coûter plus cher que la réduction des frais d’enregistrement. Dans son cas, il pourrait être plus judicieux d’acheter avant 2025 pour profiter de ces aides.

À l’inverse, Jean et Caroline, un couple avec un enfant et des revenus plus élevés, projettent d’acquérir une villa à 350 000 €. Leur niveau de revenus signifie qu'ils ne sont pas affectés par la perte des aides fiscales, et la réduction du droit d'enregistrement leur permettrait d’économiser une somme significative. Attendre 2025 serait donc, pour eux, une stratégie avantageuse.

Que faire alors ?

Il n’existe pas de réponse universelle. Tout dépend de la situation personnelle de chaque acheteur : revenus, type de bien souhaité, accès ou non aux aides actuelles. Avant de prendre une décision, il est donc crucial de bien analyser sa situation et de prendre en compte tous les paramètres financiers.

Dans tous les cas, il est vivement recommandé de consulter un spécialiste (notaire, agent immobilier, conseiller fiscal) pour évaluer les différentes options et maximiser les avantages dans le cadre de son projet immobilier.

Conclusion

La baisse annoncée du droit d’enregistrement à 3 % dès janvier 2025 est une réforme majeure, mais elle ne doit pas faire oublier la fin simultanée de certaines aides importantes. Pour savoir s’il est plus avantageux d’acheter avant ou après cette date, une analyse minutieuse de votre situation personnelle est indispensable.